RAKU
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Art du Thé
Extrait de : L'art de la poterie : Japon-France, par un potier / William Lee 1913
La cérémonie même, qui n'a pas beaucoup varié depuis cette époque reculée, a été souvent décrite. La salle de la fête doit être un local spécial, un lieu retiré loin de toute agitation et de tout. bruit. Ses dimensions consacrées sont de 81 pieds carrés (0 mètres carrés). Dans un cabinet attenant sont disposés les ustensiles idoines. Il y a, d'ailleurs, une sortie sur le jardin. Les murs de la pièce sont quasiment nus ; ils ne doivent porter qu'un rouleau orné d'une inscription et une gerbe de fleurs souvent disposée dans un vase mural. L'heure est parfois très matinale, de 4 heures à 6 heures du matin; d'autres fois c'est l'après-midi, vers 4 heures. La cérémonie comporte toujours un repas; le thé vient ensuite : c'est le thé en poudre. Épais, il se nomme Koi-cha, — Usa-cha quand l'infusion est légère. Dans le Koi-cha, tous les actes de la cérémonie sont exécutés par l'hôte en personne ou dirigés par lui. Après les formules de bienvenue et force inclinaisons, c'est lui qui allume le fourneau, rince les ustensiles et brûle d'abord des parfums suivant des formes intentionnellement ralenties et cérémonieuses. Chaque détail, chaque geste est fixé à l'avance d'après un code respecté. Tous les ustensiles présents, tels que bols, bouilloire, boîtes à parfums, etc., passent de main en main ou sont admirés à distance, mais toujours suivant une étiquette et dans un langage consacrés. Cela constitue la première partie. Vient ensuite le lavage des mains. On balaie la petite salle et, au son d'une grêle clochette, les convives quittent leurs places et passent dans le jardin. C'est l'entr'acte. Ils rentrent bientôt pour le second service qui débute par un repas. C'est à la fin seulement que la bienheureuse infusion préparée par l'hôte dans le bol même est présentée à chaque convive et fait le tour de la société, toujours dans le même vase qu'on remplit plusieurs fois. La tasse vide est ensuite lavée, essuyée et chaque convive la prenant en main peut l'admirer tout à son aise. Ici finit la cérémonie qu'il serait incorrect de faire durer plus de deux heures.
Ustensiles et accessoires
Donnons la liste des ustensiles employés, intéressante pour les céramistes aussi bien que pour les japonisants, car elle comprendra à peu près tous les objets de poterie qu'on rencontre dans les collections.
Le réchaud (furo) portatif est un vaisseau de terre de forme arrondie monté sur trois pieds; il supporte la bouilloire (Kama) laquelle est de métal. Un vase à tiédir l'eau. Le pot à eau fraîche (mid-saslzi ou midpl-iré) généralement de matière grossière. Le pot à thé en poudre (cha-iré) bas, de forme ovoïde, de pâte dure à riches émaux, mais sans décor tracé au pinceau ; il est souvent enfermé dans une gaine, sorte de sac d'étoffe précieuse. Ces récipients (ils vont par paire) sont toujours de petite dimension; le thé vert qu'ils contiennent étant très fort, s'emploie en minime quantité. II est, d’ailleurs, d'un prix élevé. Le bol à thé (cha-wan) est très varié de forme(1), mais préféré d'aspect archaïque et fruste, comme taillé à la serpe. Ici, le décor peut être de mise, mais toujours jeté, poché, fait sans avoir l'air d'y penser : tel est le goût japonais. L'infusion, nous l'avons dit, se fait directement dans le bol.
Le bassin pour les cendres (Haï-ki), rond, généralement de terre brute, avec les bords roulés en dedans. La théière (do-bin) usitée rarement, est semblable aux nôtres. Une autre sorte a pour poignée une tige droite ou à angle droit. Le Kogo est la boule à renfermer les parfums et le Koro le brûle-parfums. Ces petits vases qui nous présentent des thèmes variés à l'infini, témoignent de l'inépuisable fantaisie des artistes japonais. Citons encore de petits plateaux (Sara) servant de soucoupes. Le vase à bouquet (Hana-iké) ainsi que le vase mural et celui qui se suspend. Enfin le brasier (hibachi), l'étui pour la serviette, etc.
Temmoku est le bol large, évasé. Je trouve aussi natsuchawan qui veut dire tasse d'été, car il y a bien la cérémonie d'hiver et la cérémonie d'été.
...si on ajoute
à cette liste les quelques objets suivants : Le shiù-ro, chaufferette à mains ; la gourde ou bouteille à saké (formes originales et variées à l'infini); les okimono, nom générique de tout bibelot décoratif, petits magots, figurines ou groupes, etc., mais n'ayant aucune destination d'utilité ; le Kwasi-iré, coupe ou boîte à gàteaux ;
Et encore les quelques articles pour les fumeurs, on possèdera la nomenclature à peu près complète des objets de poterie créés par le génie inventif du petit peuple nippon pour satisfaire, charmer et amuser les buveurs.(2)
(2). Voici une liste de divers objets en poterie, provenant de collections, avec signalement de la forme : Théières : en forme de fruits, oiseaux, travail de vannerie, section de bambou, forme de bateau, etc. Boîtes: forme éventail, feuille, plate de forme irrégulière, forme canard, aubergine, coquille, etc. Vase mural pour des fleurs, en forme de vannerie allongée ; pied ou support de théière. Coupe à fruits; gobelets, écuelle forme corbeille; saucière et raviers, forme de fruits sectionnés. Cantine de voyage (en terre émaillée), veilleuse en grès, chaufferette à mains, étui à serviette pour le thé, poids, etc.
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