RAKU
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SHU-HA-RI
Décidant de poursuivre la tradition familiale en 1981, à 27 ans, Raku Kichizaemon XV emploie la technique particulière du yaki-nuki pour produire de nombreuses pièces de facture grossière, tout à fait inédites jusqu’alors dans le monde de la cérémonie du thé. En les voyant, certains maîtres de thé lui ont demandé par quel côté il fallait boire, lui ont fait remarquer qu’ils allaient se couper les lèvres ou qu’ils ne pouvaient pas faire tourner la petite serviette blanche chakin. Il n’en reste pas moins que ces oeuvres ont servi de détonateur pour remettre en cause les opinions courantes et le sens des valeurs.
Raku Kichizaemon XV,
Tsukirômei (lumière de la lune vague), bol Raku noir yaki-nuki
Le vase fabriqué à Loubignac, un petit village de France, et les bols de « Raku français » utilisant à dessein la terre blanche de Limoges et les techniques de Raku en vogue dans le monde occidental (à savoir sortir les bols durant le processus de cuisson et les plonger dans la sciure pour une carbonisation forcée), montrent à quel point Kichizaemon s’est libéré des contraintes de la famille Raku et du monde de la cérémonie du thé pour s’adonner entièrement au plaisir de la création.
L’esprit « Shu-Ha-Ri » de l’ancien Japon respire dans la céramique Raku. Kichizaemon déclare que pour lui, Ha, la destruction, est la détermination vis-à-vis de Shu, la protection, en vue de bondir encore plus loin vers Ri, le départ. En 2007, l’artiste conçoit lui-même l’aile où ses oeuvres personnelles sont exposées ainsi que l’univers sous-marin d’une maison de thé unique dans le Sagawa Museum (Moriyama, préfecture de Shiga).
« Un bol cuit dans le four de son ami, le céramiste Andoche Praudel, dans le village de Loubignac, et réalisé selon les techniques du Raku occidental. Une pièce rare où l’artiste, pour s’affranchir des contraintes de « la tradition familiale du Raku, a délibérément choisi de ne pas apporter de terre ni de glaçure du Japon. L’oeuvre a été réalisée uniquement avec des matières françaises.
Le secret du calme mystique des bols à thé Raku.
À l’heure actuelle, les bols à thé (chawan) raku de couleur noire font l’objet d’une attention croissante dans le monde. Le premier d’entre eux a été façonné par Chôjirô, le fondateur de la famille de potiers Raku, à la demande de Sen no Rikyû (1522-1691), le maître de la cérémonie du thé (cha no yu) qui a porté cet art à un degré de raffinement sans précédent. Pourquoi la beauté émanant de sobriété (wabi) de ces bols exerce-t-elle une pareille fascination, y compris en dehors du Japon ?
« Un bol à thé traditionnel qui fascine le monde entier
Chôjirô (1516?-1592), le fondateur de la famille de potiers Raku, est l’auteur d’un bol à thé Raku noir remarquable par l’irrégularité de sa forme, l’austérité de sa couleur et une absence totale de décor. Il a réalisé ce chef-d’oeuvre de sobriété au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, à la demande du grand maître de l’art du thé Sen no Rikyû. Chôjirô a façonné cette céramique à la main de façon à ce qu’elle repose délicatement dans la paume du buveur de thé, en lui donnant l’impression qu’il s’agit d’un objet de terre encore malléable. Sous son apparence modeste et paisible, ce chawan incarne la profondeur d’esprit de Chojirô et Sen no Rikyû, deux hommes de l’époque brillante de Momoyama (1568-1603) qui ont accordé une importance vitale au concept esthétique de wabi et aux notions de tranquillité, de solitude, de simplicité et de frugalité allant de pair avec.
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